Là-bas si je n’y suis plus [màJ]

image [m-à-j] Un petit son volé sur le répondeur de Mermet, qui dit tout pour ceux qui ont la flemme de lire plus, et qui rappelle des souvenirs de lycéen :-) la pétition est en fin d’article (pour les mêmes). [/ m-à-j]

C’était la dernière. La dernière émission de radio que j’écoutais (la télé est éteinte depuis un bail). Il m’est arrivé de citer ici, comme sûrement beaucoup d’autres, l’émission de Daniel Mermet « Là-bas si j’y suis » (dont le site internet est également exemplaire – pas graphiquement, certes – mais au niveau de ses contenus – toutes les émissions, rien que ça, documentées et discutées, et des accès qu’il ouvre dessus – mp3, podcast, ogg, player java, etc.). Elle n’a pas encore disparu, mais apparemment c’est prévu.

Ouverte sur le monde, sur les gens, poétique, érotique, surprenante, révoltante. De la radio qui réveille, infinie. Service public de l’intelligence, de l’attention et de la curiosité. Évidemment, elle ne pouvait pas durer, pas dans l’esprit qui s’est installé chez nous. Eh bien la voici endormie : elle sautera à la rentrée prochaine.

Un paragraphe à ne pas lire : moi-même je n’ai pas envie de l’écrire, pas envie de râler, ni de me plaindre. J’ai été éduqué, façonné à l’écoute de la radio et de la télévision publique. FIP pour la musique, France Inter pour l’écoute, et le ciné-club d’Antenne 2 et le cinéma de minuit de FR3. C’étaient les rendez-vous de mon plaisir. De ceux qui font payer sans rancune la redevance audiovisuelle. Je faisais ainsi partie d’une audience « captive » qu’il était si facile de conserver de développer. Une vraie « cible ». Et non, à vouloir gagner de l’audience, on préfère commencer par se la saborder. Le service dit « public » ne fait plus que singer la nauséabonde TFI, et asséner ces Talkshows et jeux bas de gamme. Seul problème, à faire ainsi les mass media perdent tout, ils le savent, mais n’ont pas encore décidé de faire marche arrière et de revenir à un peu d’intelligence pour remonter. Merci les sociétés d’études de marché ! Il nous reste Arte avec ses alternances de docu sur Staline et Hitler :-)

Et il nous reste, en plus du travail, eh bien… à travailler encore pour construire nos médias, explorer les outils (électroniques ou sociaux) qui nous permettent de le faire. On n’en est pas forcément fous, mais a-t-on le choix ? Il nous reste à lire, à échanger, à organiser des rencontres, des événements, des ciné clubs pirates et out ce qui va devenir illégal en somme (se prêter un livre par exemple) ? pourquoi pas ? Bref à faire ce que nous aurions aimé voir, produire ce que nous souhaitions consommer, dans la solidarité et le bénévolat.

Le pire, au fond, c’est qu’on m’oblige ainsi à parler et à me sentir comme un vieux con. Déjà. Pour cela, « qu’ils crèvent », disait le professeur Choron.

Une pétition, vaine ou pas, à signer de toute façon ici : http://petition.la-bas.org/, pour soutenir le remarquable Daniel Mermet et son équipe.